Les religions d'Afriques
LE PANTHEON DU GOLFE DU BENIN
Les royaumes côtiers bordant le Golfe de Guinée, sont caractérisés par le grand nombre de leurs divinités.Ce sont des forces de la nature que les humains doivent se rendre favorables pour une vie harmonieuse. Elles régissent des secteurs du monde créé, sont sexuées, ont des traits de caractères bien marqués et peuvent entrer en conflit.
La création des Royaumes Yoruba les a réorganisées en lignées familiales issues du couple créateur Obatala-Ododua. Le héros local de la cité vaincue devient l'enfant ou l'épouse du dieu des vainqueurs, est intégré à sa mythologie, reçoit un rang et un secteur du monde créé à régir : Yémoja, déesse de la rivière Ogun s'est muée en déesse des eaux douces; Shango, fondateur d'Oyo est devenu le dieu de la foudre.
Ces sculptures datent de la fin du XIXème siècle. Elles proviennent d'Abéokuta (Nigeria). Seules celles qui portent des marques sacrificielles (taches de sang et duvet de poulet) ont été maladroitement badigeonnées d'une peinture noirâtre. Il a pu s'agir d'une mesure prophylactique imposée par les autorités sanitaires lors d'une épidémie, ou de la tentative maladroite de dissimuler les couleurs trop vives de pièces que le goût de l'époque souhaitait noires.
MASQUES DAN
Cette population de l'ouest de la côte d'ivoire est célèbre par ses masques dont on admire le style épuré et la sérénité de l'expression.Le front bombé, le nez droit (avec des ailes larges), les pommettes saillantes et le menton arrondi s'inscrivent dans l'ovale du visage.
A côte de ces formes classiques, les sculpteurs Dan peuvent créer des figures expressionnistes.
Les masques humains connaissent eux-mêmes des variantes importantes :
- Les masques aux yeux en fente sont féminins et appartiennent à la catégorie des "masques chanteurs" ou "comédiens".
- Les masques aux orbites rondes sont des "masques de course", masculins.
- Les masques à bec sont des "masques chanteurs", également masculins.
MASQUES PUBLICS GOURO
Les Gouro connaissent de nombreux ensembles de masques qui se produisent le jour et la nuit et sont visibles par tous.Les masques Cimiers Zuu sont rares. Une couronne de raphia les supporte, un rideau de fibres dissimule le visage du porteur.
Les masques obliques du groupe Zamblé sont célèbres, ils forment une famille :
- Zauli, le père, est un masque cornu aux joues gonflées, de finition grossière. Il danse de manière énergique.
- Zamblé est, selon le cas, le frère ou l'épouse du précédent (?). Il combine les cornes d'antilope et la dentition de la panthère (42). Sa danse est harmonieuse.
- Gu est leur épouse ou leur fille. C'est une oeuvre soignée (39) car elle évoque "une belle femme à la danse séductrice". Elle chante les louanges de son époux-père Zauli ou Zamblé.
Tous les ans naissent de nouveaux masques. La conjoncture socio-économique qui a affecté le cours du café a aussi donne naissance au masque "Conjoncture", vêtu de haillons, qui a connu un grand succès.
CONSULTATION DIVINATOIRE
Les évènements marquants de l'existence, heureux ou malheureux, exigent une interprétation. Les populations côtières, Ewé, Fon ou Yoruba, consultent des devins qui interrogent pour eux l'oracle du Vodun Fa. Le consultant et le devin se font face tandis qu'un assistant peut prendre place sur le côté.La consultation divinatoire utilise plusieurs techniques :
Le chapelet divinatoire (2) est employé pour les consultations ordinaires. Le devin le saisit par le milieu puis l'étend sur la natte, les deux brins dirigés vers le client. La position, concave ou convexe de coques est interprétée et raportée à un signe divinatoire que le devin nomme. Plusieurs lancers permettent de confirmer le diagnostic ou de préciser le sacrifice à accomplir.
Un jeu de 16 à 18 noix de palmes (4) sert pour les consultations solennelles (en particulier pour la séance destinée à dévoiler au client les grandes orientations de sa destinée : fazum). Le devin fait passer très rapidement d'une main à l'autre une poignée de noix. Suivant le nombre de noix qu'il a pu saisir, il inscrit le résultat sur la planche divinatoire (9), recouverte de poudre végétale (5). Il recommence l'opération plusieurs fois, utilisant tour à tour les noix masculines puis féminines (7, 8), compare les séries et rapporte le résultat final à l'une des 240 figures géomantiques possibles, qu'un bon devin doit avoir en mémoire.
Les crosses divinatoires (14, 15) servent à scander les devises ou chants se rapportant à un signe, en frappant le centre du plateau (9).
La divination requiert un long apprentissage et une excellente mémoire.
(les chiffres renvoient aux photos d'objets divinatoires)
Vodou, du visible à l'invisible
Qu'est-ce que le vodou ?
Apparu en Afrique de l'Ouest, dans le golfe de Guinée, le vodou serait une religion originaire de l'ancien royaume du Danhomè (le Bénin actuel).Cette religion est née de la rencontre des cultes traditionnels des dieux Yoruba (Nigéria) et des divinités Fon (Bénin) et Ewe (Togo).
Le vodou est une religion animiste fondée sur la croyance qu'il existe, dans la nature - l'air, l'eau, le vent... - quantité de forces, d'esprits invisibles dotés de pouvoirs surnaturels. Dans la langue « Adja-Tado », vo veut dire invisible et dou signifie monde donc vodou est le monde invisible.
Intervenant dans tous les aspects de la vie quotidienne, ces divinités font l'objet d'un culte.
Le culte vodou se tient dans un temple où le prêtre pratique des sacrifices d'animaux afin d'obtenir la bienveillance de ces divinités. Le rituel implique danses et transes au cours desquelles une divinité est présumée prendre possession du corps d'un adepte.
Cette religion a été « exportée » lors de la traite négrière aux Caraïbes, à Cuba : la Santeria, en Haïti : le Vaudou haïtien et au Brésil : le Candomblé.
Cette religion est largement répandue au Togo, au Nigéria et au Bénin. Au Bénin, la date du 10 janvier est reconnu officiellement comme la fête nationale du vodou et est déclarée jour férié depuis 1992.
Qui sont les forces invisibles ?
Chez le peuple Fon du Bénin, le culte vodou est voué à une force supérieure, insaisissable et invisible, dont dépend tout ce qui existe. Cette force invisible est entourée de nombreux dieux et esprits. Ceux-ci pré-existaient souvent au sein de différentes populations du Golfe de Guinée. Ces dieux et esprits ont été intégrés au vodou par le royaume du Danhomè qui a véritablement institutionnalisé ce culte et favorisé son déploiement entre le XVIe et la fin du XIXe siècle. Le vodou est ainsi devenu un des piliers du pouvoir royal.Ce culte s'appuie sur une organisation du monde, à la fois visible et invisible, c'est une vision de l'existence humaine mêlée à la mythologie.
Pour les vodunsi, les adeptes du culte vodou, il existe autour d'eux, quantité de forces surnaturelles. Ces forces sont des divinités plus ou moins puissantes, ce sont aussi des ancêtres ou des esprits de la nature.
Elles sont invoquées par les hommes pour leur venir en aide au moyen d'objets, de danses, de chants et de transes.
Quelques divinités :
Shango (Origine Yoruba) : Divinité du Tonnerre, il punit les malfaiteurs en les foudroyant.Sakpata (Origine Yoruba) : Maître de la Terre, Dieu de la Variole. Des clans d'origine Yoruba auraient réussi au 18ème siècle à contrôler et à soigner cette maladie grâce à ce Dieu.
Legba : Gardien des individus, des maisons, des villages et des carrefours. Il est l'intermédiaire et le messager des dieux. Il est représenté par une motte de terre.
Gu (Origine Yoruba) : Dieu de la Guerre et du Fer. Il protège tous ceux qui manipulent le métal (les forgerons, chauffeurs de taxi et garagistes).
Mami Wata (Origine Yoruba) : Mère des Eaux ; Mer nourricière et Océan destructeur.
Dan (Origine Fon) : Il est symbolisé par le python, animal sacré qui a assisté à la création et soutenu la terre. Il représente les ancètres les plus éloignés, ceux dont « on a oublié le nom ».
Fâ : Oracle et porte-parole de tous les Dieux. On le consulte pour toutes les décisions à prendre et contre les malheurs qui surviennent dans le quotidien de chacun.
Qui est le bokonon ?
Le prêtre qui pratique la divination par le fa s'appelle le bokonon. Il peut être guérisseur en soignant les maux physiques et moraux des gens. Il connait le secret des plantes médicinales.Il a des dons surnaturels, il communique avec les esprits des ancêtres et utilise pour cela la divination par le fa.
Il possède tout un ensemble d'objets de protection pour lui-même, comme des colliers, des amulettes, des bracelets, une coiffe, un chasse-mouche ; mais il a également autour de lui et sur le lieu de divination des éléments repoussant les « mauvais esprits » tels que des piquets en métal.
La divination
Pendant l'acte divinatoire, il jette des graines (ou des cauris) sur un plateau, et il interprète leurs différentes positions. Celles-ci transmettent les messages divins aux hommes (souvent à travers des paraboles, des histoires).Après l'interprétation, le bokonon procède à un acte sacrificiel pour repousser la malchance ou la maladie : c'est toujours lui qui met en place le sacrifice et qui le prépare.
Le bokonon vit à la périphérie du village, souvent à côté d'un temple dont il peut être le prêtre. Adepte de tous les Dieux, il connaît toutes les pratiques liées au culte vodou.
Les moyens de communication avec les esprits
Le monde visible des vivants peut communiquer avec le monde des dieux et des esprits par le culte vodou à travers le sacrifice, la prière, la possession et la divination. Pour atteindre ce monde invisible il faut utiliser un intermédiaire qui peut être un objet. Ainsi sont produits des objets sacrés dans lesquels s'incarnent l'esprit et la force d'un dieu.Presque tous les objets ont un noyau en bois sculpté selon une forme symbolique propre à chaque vodou. Ce noyau est souvent recouvert d'éléments tels que des cordes, de l'argile, des plumes, des ossements, des cadenas, des perles, etc. Ces éléments confèrent un pouvoir à l'objet. Chacun d'entre eux a une valeur symbolique précise liée aux forces invisibles. Le propriétaire de l'objet réalise par la suite des libations selon les recommandations d'un devin ou selon les coutumes familiales. Les objets se trouvent ainsi couverts d'une croûte épaisse formée par le sang versé, les offrandes de vin de palme, de bière de mil ou d'huile.
Les liens
Ils sont faits de cordes, de matières végétales ou de tissus. Ils sont placés à différents endroits du corps des personnages et, selon leur emplacement ils sont censés provoquer certains troubles. Autour du cou, ils conduisent à l'aphasie de l'adversaire. Autour de la poitrine, ils attaquent le souffle de vie et troublent la respiration. Autour du bas-ventre, ils visent à porter atteinte à la puissance sexuelle. Autour des jambes, ils assurent la paralysie. Autour de la mâchoire, ils indiquent la volonté de faire taire un témoin gênant.Les cadenas
Les cadenas en métal et plastique coloré sont récents ; auparavant, des taquets en bois étaient utilisés. Ces éléments ont pour mission d'empêcher les actions d'un individu ou d'un groupe. Ils peuvent être mis et enlevés à volonté. La parole était ainsi rendue à l'ennemi. Parfois, ils renferment aussi des poisons visant à ensorceler celui-ci. Ils sont aussi utilisés individuellement pour faire des voeux : on ouvre le cadenas, on prononce des incantations et on fait ses voeux avant de le refermer. Ensuite, on l'asperge d'alcool que l'on recrache afin de sceller le voeu.La hache
Des éléments métalliques en forme de hache ou de double-hache présents sur les sculptures signalent leur appartenance au culte Vodou de Hébioso (ou Shango chez les Yoruba). Cette divinité du tonnerre a pour rôle de protéger ceux qui viennent se confier à lui contre toutes les attaques occultes qui pourraient leur être préjudiciables.Pour les dieux et les divinités, voir le :
Glossaire des diverses mythologies : les dieux, les déesses, les héros, les légendes.
Retour
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
 Kplan-Kple du Goli.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
.jpg)
 et de comediens (fentes).jpg)
Retour