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Les Tableaux tirés de l'Iliade

LIVRE I - TABLEAU X

Homère est si rempli des idées convenables à la peinture, que ses épisodes fournissent un grand nombre de tableaux.
Achille en implorant en détail le secours de sa mère, lui rappelle les services qu'elle a rendus à Jupiter, et fait mention de celui-ci : Neptune et Minerve voulaient lier et attacher ce dieu (Jupiter) vous sûtes le garantir, lui dit-il, en conduisant Briarée ou Egeon, ce géant le protégea en se plaçant simplement à ses côtés.
Il est confiant que la révolte de ces dieux et la protection du géant, fourniraient une composition possible à la peinture. Il faut cependant convenir que cet art a une bienséance qui lui est particulière, et qu'il doit éviter ces sortes de sujet. Non seulement celui-ci est inutile pour la suite des tableaux de l'Iliade, mais le poète peut raconter plusieurs faits que le peintre ne doit pas représenter ; il est obligé de ne point attaquer les idées généralement admises. Jupiter est le plus grand des dieux ; il est messéant de le voir sous la protection d'un géant ; cette protection ravale trop la divinité, et ce géant présenterait lui-même un objet d'autant plus désagréable et plus difficile à traiter, que cette figure colossale en elle-même est encore monstrueuse, puisqu'elle a cent mains. La vaste imagination d'Homère mérite des éloges ; il décrivait des idées reçues de son temps ; ces idées, quoique moins heureuses, peuvent cependant être rendues par la peinture.
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