l1t13.html

Les Tableaux tirés de l'Iliade

LIVRE I - TABLEAU XIII

Ce sujet, pour avoir été traité plusieurs fois, et principalement par Raphaël, n'a rien perdu de sa grandeur et de sa beauté, et n'est pas moins nécessaire pour la suite de l'Iliade ; le défaut de nouveauté peut au contraire animer le génie de l'artiste. Il ne doit cependant point oublier Vulcain, dans cette composition ; présente la coupe à Junon pour adoucir et calmer l'humeur que lui donne la conversation de Thétis et de Jupiter ; il doit encore se souvenir qu'Apollon joue de la lyre, et que les Muses chantent pour l'amusement des dieux.
La grande lumière, indispensable dans ce tableau, est, je crois, la plus grande difficulté de son exécution ; car en partant des nuages sur lequel la bande sacrée est postée, le ton doit se perdre dans l'empirée ; il faut penser cette splendeur, en être affecté pour la rendre. Cette couleur, qui n'a pour ainsi dire point d'opposition, est ce qu'on appelle la magie de l'art. On admire le fait ; les moyens sont cachés ; c'est aussi le sublime de l'art. L'agencement des groupes et le jeu des figures, dont les caractères et les attributs sont parfaitement connus, ne peuvent causer aucun embarras.
  Retour au texte principal