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Les Tableaux tirés de l'Iliade

LIVRE I - TABLEAU III

Ce vieillard reconnaissable par l'habillement et les attributs indiqués dans le tableau précédent, sera représenté par le peintre, en prières devant la statue d'Apollon ; lses esclaves éplorés, négligeant ou abandonnant les présents dont on les a vu chargés, unissent leurs prières à celles de leur maître ; la mer, une partie de la flotte des Grecs, leur camp dans l'éloignement sont autant de riches objets qui autorisent cette suite de la composition précédente.
Ces deux tableaux paraîtront peut-être une abondance inutile, et l'on trouvera qu'un seul pourrait suffire, d'autant que leur objet conduit également à la vengeance d'Apollon ; mais je rends Homère et je décris ses tableaux. Au reste, je ne crois pas que l'on fasse un crime d'avoir introduit une statue d'Apollon sur le rivage d'une côte inhabitée ; je le crois nécessaire pour caractériser la prière de Chrysés, c'est-- à ­dire, pour faire connaître le dieu qu'il invoque. Si l'on soupçonne cet accessoire d'être une licence, je puis répondre qu'elle est autorisée par mille exemples, et regardée comme une des ressources de la peinture, dont le langage ne frappe l'esprit que par l'organe de la vue ; d'ailleurs, on sait combien les Anciens répandaient de simulacres dans les campagnes les plus éloignées des temples et des villes. Il est vrai que cet usage a été peut-être encore plus pratiqué par les Romains, mais ils l'avaient emprunté des Grecs.
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